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BDSM, respect et responsabilité


   Tout d’abord, et je ne le dirai jamais assez, LE BDSM est une “activité” qui implique consentement mutuel, mais aussi respect et responsabilité.

   Consentement mutuel : eh bien nul besoin de développer ce point, il va de soi que c’est toute la différence entre flageller quelqu’un contre son gré ou le faire avec son accord ; l’un est agression, l’autre est plaisir partagé.


   Pour le respect, cela va certainement surprendre ceux qui découvrent cette pratique à travers des blogs, des livres et/ou des vidéos. En effet, souvent dans tout cela vous ne trouvez que des récits ou des images de séances en elles-mêmes et, alors, vous pouvez lire ou entendre des termes utilisés qui ne vous donnent guère le sentiment qu’il y a respect du Dominant envers son soumis.
Il est vrai qu’une Maîtresse qui traite son soumis de “chienne” et autres florilèges de “mots doux” ainsi que le ton utilisé ou la voir lui cracher au visage, il y a de quoi désarçonner les “petits nouveaux” dans le monde du BDSM.
Eh bien sachez-le, il y a malgré tout et derrière tout cela du respect. Alors bien entendu, il y a le respect du soumis envers son Dominant, mais ça c’est la base du BDSM aussi bien entre que pendant les séances. Mais il y a également du respect du Dominant envers son soumis derrière les mots les plus crus, voire orduriers.
   Rappelons les bases et cela deviendra plus clair, comme je l’ai dit plus haut le BDSM est une activité consensuelle et librement consentie.
   Tout d’abord avant de passer à l’acte, il y a toujours (de manière verbale ou plus formalisée par écrit), une mise au point entre les 2 protagonistes : chacun définit les limites à ne pas dépasser ainsi qu’un code qui permettra soit de faire une pause ou de changer la pratique soit d’arrêter totalement la séance (le SAFEWORD peut être oral – jaune pour une pause et rouge pour un stop total – soit un signe quand le soumis ne peut pas parler – paume grand ouverte pour faire une pause, poing serré pour dire stop, à chacun de mettre en place les codes les plus adaptés à la situation).
Le Dominant a le devoir de respecter ce safeword, s’il ne le fait pas, il devient un agresseur qui se défoule sur une victime “non-consentante” et là, non seulement, c’est immoral mais aussi illégal. De plus, tout ce qu’un Dominant gagnerait à agir ainsi c’est de voir son soumis ne jamais revenir ainsi qu’une réputation déplorable dans le milieu BDSM ou sur les sites de rencontres dédiés. Et je peux vous dire que le bouche à oreille fonctionne toujours mieux pour le négatif que pour le positif.
   Ensuite, le soumis est à la recherche de sensations fortes, aussi bien physiques que psychologiques et il “compte” sur le Dominant pour lui apporter ces sensations. Le BDSM est une histoire de contrôle remis (par le soumis) et pris (par le Dominant), le Dominant se doit donc d’être sûr de lui, d’être ferme et de ne pas laisser de place à l’hésitation du soumis, ni le moindre doute sur celui qui tient les rênes.
Prenons l’exemple d’un scénario du type "institutrice et élève ". L’institutrice sait féliciter l’élève quand il se comporte bien mais quand elle doit le réprimer ou le punir, pas question de faire les choses à moitié. Vous imaginez une institutrice qui donnerait la fessée en appelant son “mauvais élève” “mon petit bouchon” d’un ton mielleux ? Franchement cela ne serait pas crédible… Et là aussi, le Dominant risquerait de ne plus voir revenir son soumis.
Donc, comme vous l’avez compris tout est question de limites et de contexte.
Pendant une séance un Dominant peut être le plus terrible tyran et rabaisser son soumis au rang de larve mais en dehors nous savons tous que nous sommes des individus dignes de respect…


  Pour la notion de responsabilité, vous allez découvrir que le BDSM ne se pratique pas à la légère. Il est de la responsabilité du Dominant de ne pas nuire au soumis.
   
   Commençons par le plus simple (enfin c’est mon point de vue).
Le Dominant a la responsabilité de la sécurité physique du soumis. Pour ma part, ayant mon brevet de secourisme, je me suis empressée de réviser mes cours depuis que j’ai commencé à pratiquer le BDSM. De plus, je demande toujours si le soumis a ou non des problèmes de santé (n'oubliez pas les allergies non plus). En fonction de cela j’adapte mes pratiques. Le but de ces “jeux” n’est pas de finir aux urgences.
Par exemple, si le soumis est asthmatique, eh bien toujours avoir à portée de main sa pompe de Ventoline. Car s’il a une crise alors qu’il est ficelé comme un saucisson ou qu’il est dans un état tel (le SUBSPACE), qu’il n’arrive pas à vous dire où est sa pompe, là il y a clairement danger. 
Je me souviens de ce soumis qui, un jour de très grosse chaleur, tellement pris dans son rôle de soumis docile et silencieux, n’avait pas osé me demander un verre d’eau. Ce n’est que lorsque je me suis moi-même servi un verre (il était attaché je devais donc bien me servir moi-même, rire) et lui en ai proposé, que j’ai compris dans sa voix qu’en fait il était véritablement assoiffé. Je peux vous garantir que cette mésaventure qui n’a eu, heureusement aucune conséquence grave, m’a servi de leçon… Ce jour-là, j'avais oublié ce que je savais pourtant, il faut être vigilent à l'état du soumis, être plus prudent que le soumis ne le sera envers lui-même.
   Ensuite, il y a les pratiques en elles-mêmes. Il faut toujours vérifier qu’elles n’entraînent ni de blessures graves au soumis ni de risques pour sa santé à long terme.
Prenons l’exemple du bondage. Tout d’abord, toujours prévoir une paire de ciseaux à portée de mains pour couper les cordes en cas de problème. Ensuite ne pas serrer comme une brute (on doit toujours pouvoir passer un doigt entre la peau et la corde) et ne pas faire les nœuds n’importe où sinon risque de couper la circulation sanguine. Choisissez bien vos cordes, certaines par le frottement peuvent provoquer des brûlures. Et si vous avez envie de suspendre votre soumis, vérifiez toujours que le point d’accroche est solide (par exemple accrochez-vous à 2 dessus, si cela tient cela devrait aller après pour le soumis, ce qui ne vous empêche pas de prévoir une mousse ou un matelas en dessous au cas où). Évitez de faire ça avec un plafond en placo, sinon bonjour les dégâts…
Même si votre BDSM se limite à attacher votre petit ami aux barreaux du lit avec des menottes, n’oubliez pas de vérifier que vous avez la bonne clé ou au pire une bonne scie à métaux (un coupe-boulons fait aussi l’affaire mais sera plus encombrant). Personnellement, je suis du genre à prévoir les deux au cas où la serrure se bloquerait… Sinon, imaginez la tête du pompier… ou du serrurier.
Certains "jouets" ne sont pas non plus sans danger, comme le dilatateur d'urètre (même en utilisant ceux en acier chirurgical, il y a risque de micro-lésions avec des conséquences à long termes parfois catastrophiques).
Pensez aussi à ce que vos “jouets” soient toujours parfaitement propres et désinfectés, il est également de votre responsabilité de ne communiquer aucune infection à vos partenaires.
Pour toute pratique où vous auriez des doutes, n’hésitez pas chercher des informations ou, si vous l’osez, à demander à votre médecin.
   
   L’autre point sur lequel un Dominant est responsable, c’est l’équilibre émotionnel du soumis. Nous jouons avec des sensations, des sentiments mais uniquement de manière ponctuelle. D’une part, certaines mises en scène peuvent réveiller des traumatismes passés (il est donc utile de bien connaître le soumis avant de “jouer”) et d’autres part, certains soumis peuvent s’attacher au-delà de ce que le Dominant pourrait souhaiter, certains pouvant même tomber dans la dépendance affective à l’égard du Dominant. Sur ce point, c’est comme pour toute relation à vous de fixer vos limites.

   Ne pratiquez jamais sous l’emprise de substances (alcool, cannabis, etc.) qui perturberaient vos sens et votre jugement. Ni si vous êtes trop fatigué.

   Et pour finir, soyez également prudent dans vos rencontres et donc de votre propre sécurité. Un Dominant qui n’est pas prudent envers lui-même ne le sera pas avec un soumis.
  
   Donc vous l’avez compris, tout Dominant est responsable de l’intégrité physique et psychologique du soumis. Communiquez , communiquez et communiquez encore avec vos partenaires.
Mais attention, il est aussi de la responsabilité du soumis de ne pas se mettre en danger en cachant des informations essentielles sur sa santé, son état psychologique ou en se mettant dans des situations pas possibles . Par pitié, soumis en mal de Dominant, arrêtez d’accepter des rendez-vous avec des inconnus dans des hôtels ou autres endroits isolés ! Vous ne savez jamais sur qui vous pouvez tomber. Soyez, vous aussi responsables, de votre propre sécurité !

   Je n’ai pas inventé tous ces conseils (j’en ai certainement oublié quelques-uns), mais chose étonnante, j’ai eu beaucoup de mal à les trouver au début de ma découverte du BDSM et je suis même tombée dessus presque par hasard. Donc, n’hésitez pas, lisez, échangez avec des personnes qui pratiquent (sur les sites, dans les munchs…), car après tout vous ne vous lanceriez pas dans l’alpinisme sans rien y connaître… il en va du même du BDSM.  

Lady Agnès



2 commentaires

  1. Une vision lucide, de cette "activité" qui inspire confiance et qui donne envie de s'abandonner, se livrer à vos mains expertes...
    Adam.

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