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Avertissement

9 septembre 2017

Flagellation : sécurité et abus



[NB :Dans cet article je vais dire Top pour parler des Dominants et Dominantes, bottom pour les soumis, soumises et autres kinksters]

Merci à tous ceux qui m'ont donné des éléments pour cet article.



  Depuis quelque temps, à travers mes rencontres et mes échanges, je découvre et en suis choquée, que certains Top pratiquent la flagellation n’importe comment.

  Les bottom novices ont remis leur confiance entre les mains d'un autre et cet autre n’est pas fichu de garantir la sécurité de celui/celle qui s’offre. Et bien sur, les novice ou débutants ne se rendent même pas compte qu’on les met en danger.

Voilà pourquoi, j'ai décidé de faire cet article… et à en juger par la réaction de certains sur Facebook, lorsque j'ai parlé de ce projet et de ma recherche de documents en rapport, il semble que cela ne soit pas du luxe, aussi bien pour les bottom que pour les Top (ce qui, de ce côté me catastrophe !).

  Cet article n'est en fait qu'une introduction aux liens vers les informations que l'on peut trouver sur d'autres sites et qui sont très bien faits...

Tout d'abord, je vous mets la réponse que m'a faite quelqu'un sur Facebook (merci Avelino) et qui résume très bien les choses:

Pour tout ce qui concerne les jouets d’impact, il faut prendre en compte plusieurs paramètres : le poids total de l’engin, la surface d’impact et la souplesse. Pour le martinet, il faut prendre en compte aussi le nombre de lanières, la forme des lanières et le matériau utilisé. L’énergie accumulée dépend du poids et de la vitesse, la dissipation de l’énergie lors de l'impact dépend de la surface sur laquelle cette dissipation se produit, et de la souplesse qui va permettre de dissiper en surface ou en profondeur. Donc si on résume un peu : 
  • objets très solides : impact en profondeur (paddle, canne, stick, schlagg…).
  • Peu de lanières ou lanières fines : petite surface d'impact = dissipation sur une petite surface, donc grosses marques.
  • Beaucoup de lanières épaisses = lanières assez rigides et beaucoup d’énergie= gros impact un peu plus profond.
  • Beaucoup de lanières fines et plates = peu d’énergie donc marques superficielles…

Chaque instrument agit différemment… une cravache n’agit pas comme une canne ou comme un paddle… la zone, le type et la répercussion d’impact n’est pas la même, le rapport poids/ vitesse/ taille est différent… c’est comme le coefficient de pénétration d'une aiguille et d’une balle. Donc, il convient de savoir ce qu’on utilise, comment on l’utilise et où on l’utilise et si la personne prend des médicaments ou des traitements, [a des problèmes de santé], etc.
La main [de celui qui tient l'objet], l'objet et la condition physique de la soumise sont les 3 paramètres du risque.Tout cela pour dire qu’on peut tout faire mais pas n'importe comment et que même hors visage il y a des zones à éviter… juste une question d'anatomie et de bon sens.
Conduire, c'est ouvert à tout le monde mais il faut un permis, pareil pour jouer avec des objets dangereux, il faut un minimum de savoir. "


  Donc noubliez jamais que chaque “outil” peut, selon l’intensité et l’intention mise par la main qui le tient, être aussi bien caressant qu’une arme redoutable.  Chaque outil crée un impact différent, plus l'objet est lourd, plus l’onde de choc dans le corps sera profonde et importante. Un coup de martinet lourd sur le dos peut se ressentir jusqu'à l'avant du torse.
Sans compter que certaines marques peuvent apparaître plusieurs jours après.

  Je ne parle ici que de la flagellation, mais il en va bien entendu de même pour le spanking, canning etc...

N’hésitez pas à échanger avec des personnes d’expérience


Image pour les zones de flagellations
(merci  à Barbara pour cette planche, que j'ai mise en français)


[ NB: attention le torse des femmes est bien plus fragile (les seins sont constitués de graisse mais surtout de glandes) que celui des hommes et l'entre-jambes des hommes plus fragile que celui des femmes... ce sont là des évidences , mais toujours utile de les rappeler]


Informations détaillées 


  N’oubliez jamais que tout ceci n'a pour finalité que le plaisir, donc si vous avez le moindre doute, 
  • si, vous, bottom sentez que l’on dépasse vos limites (un Top étant un être humain, il n'est pas infaillible) alors dites le Safeword (et si vous pratiquez avec quelqu’un qui ne vous en a pas donné un ou que vous venez juste de rencontrer, mon conseil, communiquez ou fuyez !) 
  • et, vous, Top, si vous n’êtes pas sûrs de vous, ne pratiquez pas tant que vous vous n’êtes pas "formés" et restez-en à la simple fessée qui sera moins risquée, n'oubliez jamais que l'humilité et aussi une grande qualité chez un Dom. [j'avoue avoir moi-même encore appris en rédigeant cet article]
  J'ajouterai aussi une chose, vous, Top, lorsque vous flagellez, ne cessez jamais d'observer votre "victime", tout son corps ( la réaction de la peau , la respiration, etc...) vous parle et vous guide, il vous dit si tout va bien ou non... Pour ma part, je n’hésite jamais à tester la réactivité / la conscience ou à demander régulièrement si tout va bien, sans que cela n’altère pour autant la qualité des sensations des deux partenaires en présence. Et lorsque la personne ne me répond plus (et, non, cela ne signifie pas qu'elle est morte 😉 ), j’arrête aussitôt.



  Je finirai sur un coup de gueule (décidément, en ce moment, je les cumule): 
J’ai découvert que certains prétendus Doms masquent sous les pratiques BDSM leurs instincts violents (voir même de la violence conjugale). Imaginez ma réaction lorsque une soumise m’a raconté un jour qu’un homme (car là je refuse de le considérer comme un Dominant digne de ce nom) lui avait mis des coups de poing dans le ventre. Lorsqu’elle a ajouté que aucun autre partenaire de jeux ne lui avait fait subir cela, je me suis écriée : “Heureusement ! car ça, ce n’est pas du BDSM !!”. Débutante, elle l'ignorait.

  Il est aussi de la responsabilité des bottom, novices ou non, de s'informer sur les règles de sécurité des pratiques qu'ils veulent/vont subir, de prendre garde à leur intégrité physique (autant que psychologique). Ainsi, s’ils se retrouvent entre les mains d'irresponsables (ou de psychopathes) , ils pourront éviter / stopper net toute pratique les mettant en danger et, à n’en pas douter, se faire du coup une idée de la personne qu'ils ont en face d'eux.

Lady Agnès



Si vous avez des remarques, compléments d'information, des corrections et/ou des liens vers de la documentation utile sur le sujet, n'hésitez pas à les mettre en commentaires.

13 septembre 2017 

  Suite à des questions qui m'ont été posées sur un des sites où j'ai partagé cet article, je vous mets en copie la réponse que j'ai faite. Je pense que cela peut compléter l'article, car elle aborde un peu plus la responsabilité des bottom.

"... Je n'oublie nullement la responsabilité du bottom pendant la flagellation, il est effectivement de son devoir de ne pas aller lui-même au delà de ses limites et de savoir les signifier d'une manière ou d'une autre au Top.
Dans une relation "éphémère", il y a tout simplement le safeword que peut utiliser le bottom, et si pas de SW il dit STOP et le Top doit l’écouter et s’arrêter.
Dans ces deux cas, je dirai que le maître mot pour le Top est: progressivité
Ce n'est pas parce qu'un Maso va dire qu'il supporte le fouet qu'il faut forcement l'attaquer de but en blanc au single-tail.

Je ne suis pas sans ignorer que certains masochistes sont compliqués à gérer pour les Top, ils veulent toujours plus toujours plus loin et peuvent parfois se mettre en danger eux-même en ne disant pas STOP. Sur ce point j'ai parfaitement conscience de la difficulté rencontrée par le Top. Pour ma part, j'estime que si le Top ne doit pas trahir la confiance du bottom, il en va de même de l'inverse. Un bottom doit lui aussi être digne de confiance, ne pas se mettre en danger et ne pas mettre le Top dans une situation que je qualifierai "d’échec"...  Après il y a aussi des signes physiques, comme par exemple la peau qui se déchire alors que le bottom ne veut pas de marques doit forcement être un signe d’arrêt total!

Vous me demandez ce que moi, je mets en œuvre pour rendre ma tâche "plus facile" (mais après tout, qui peut prétendre que d’être Top est facile). Je pense l'avoir abordé un peu dans mon article mais il est vrai que je n'ai pas mentionné une chose très importante: l’honnêteté du bottom. Et là on revient sur le point développé précédemment. Donc quand je demande à la "victime" si tout va bien, j'attends d'elle une totale sincérité. Mes partenaires savent que si un jour, ils trahissent cette confiance-là, plus jamais je ne "jouerai" avec eux, point!

Tout cela pour dire que je pense que les choses qui priment dans ces pratiques comme dans toutes les autres du BDSM sont la communication et la confiance entre les deux partenaires, et qu'elles relèvent l'une comme l'autre de la responsabilité des deux partenaires.

J’espère avoir répondu à vos questions. 
Après, il ne s'agit là que de mon avis personnel, je ne prétends nullement détenir LA vérité."

17 septembre 2017

J'avais oublié une précision de taille, tellement elle me semble évidente.. mais là encore, découverte que cette évidence ne l'est pas pour toutes et tous...


On ne pratique pas sous l'influence de l'alcool ou de toute autre substance pouvant altérer le jugement et la vigilance, aussi bien pour les top que pour les bottom.



Lady Agnès


9 commentaires

  1. Bonjour. Article salutaire et bravo pour le schéma, quelque chose de très pratique et que l'on ne voit pas souvent. Permettez moi juste un complément. Outre l'objet et l'intensité il y a aussi le "coup de poignet" qui détermine là la fois la force et le ou les point-s d'impact. C'est particulièrement vrai avec les fouets (single tail)
    Bien à vous
    Paul de Jouvenel

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    1. Bonjour, soyez le bienvenu sur mon blog et merci pour votre commentaire.
      Si vous relisez, vous constaterez que je parle de ce que vous appelez "le coup de poignet", sauf que moi je parle de "la main qui tient"

      " Donc n’oubliez jamais que chaque “outil” peut, selon l’intensité et l’intention mise par la main qui le tient, être aussi bien caressant qu’une arme redoutable"

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  2. Merci à Lady Agnès pour cette mise au point qui semble tomber au moment où tant de novices Dominant(e)s entrent en scène suite à la banalisation du BDSM due au film "50 nuances de gris" que je ne recommande pas au passage.
    Recherche sérieuse et explications claires qui peuvent servir de mode d'emploi voir de référence aux utilisateurs ou utilisatrices de ces jouets BDSM. Ne pas omettre d'aller voir les liens que Lady Agnès met à la disposition du lecteur.
    Si j'avais eu connaissance de cet article avant de subir le fouet d'une pseudo Dominatrice sans expérience, j'aurais décliné Son invitation à me faire fouetter avant d'avoir toutes ces marques bleues sur les hanches. Je sais, pour l'avoir vécu, que le martinet, même s'il n'est pas très douloureux, peut laisser des marques sur le corps sans apporter de plaisir au soumis si la Dominatrice ne sait pas y faire. Tout s'apprends.
    Quant au fouet, je n'en parle même pas. J'ai eu droit à des séances où me faire fouetter relevait plus du sadisme que du plaisir. Il reste un des "jouets" les plus dangereux. Parole de soumis.
    Je me donnerai le droit de demander maintenant à une Dominatrice, si je n'étais pas en main, avant qu'Elle ne me fouette ou flagelle, si Elle a une expérience dans ce domaine.
    Quant aux Dominants qui masquent leur violence revancharde sous couvert de domination et qui maltraitent leurs partenaires, je me joins à Lady Agnès pour dénoncer ce genre de pratique indigne !

    malcolm

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  3. Bonjour Lady Agnes. Le ton de votre article retient autant mon attention que son contenu riche et documenté.J'y lis de la prévenance et l'envie du plaisir partagé entre bottom et top,la complicité entre les deux transparaît. Plus que l'échange verbal, vous observez, vous montrez toute l'attention portée sur les corps qui s'offrent:L'un pour recevoir et satisfaire celle/celui qui inflige, l'autre pour donner et satisfaire celle/celui qui reçoit.Votre texte est technique , ...mais aussi très beau dans l'échange.

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    1. Merci "anonyme"... il semble que vous avez compris une bonne part de mon état d'esprit.

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  4. Bonsoir Lady Agnès. Je ne vous connaît pas et je suis "tombé" par hasard sur votre site. Je partage complètement votre point de vue sachant que ma soumission et mon masochisme comporte bien des expériences de flagellation.
    J'ai toujours considéré que la flagellation est une sorte de dialogue sensoriel entre top et bottom, ceci pour expliquer ma façon de vivre une flagellation.
    Bien que le BDSM soit un jardin secret pour moi j'aime ce moment avec la peau marquée. Ce sont autant de marques de courage et d'abnégation que j'offre à ma Maîtresse.
    A propos du mot de sécurité je dois préciser que j'ai prononcé ce mot à quelques rares occasions. Pour moi ce mot signifie échec. Echec car je n'ai pas pu résister et montrer ma dévotion. Mais surtout échec pour la dominatrice - la top - pour ne pas avoir perçu les signaux montrant la limite. Cet échec rejaillit immanquablement sur moi aussi car me sentant coupable d'avoir causé cet échec.
    De culture BDSM américaine, là-bas on utilise souvent le code de couleur pour donner des indications au top. J'ai vu qu'en France c'est rare, enfin selon mon expérience.
    Je vous demande aussi, Lady Agnès, de reprendre vos lignes sur mon blog (en signalant sa provenance bien entendu)et d'y ajouter mes commentaires.
    Bien à vous, Madame,
    Kaji

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    1. Kaji, merci pour votre témoignage.

      Considérant que tout ce qui touche à la sécurité dans notre univers doit être diffusé largement, je vous autorise à partager cet article (tout ou partie) sur votre blog.
      N’hésitez pas à me donner le lien vers votre blog par le formulaire de contact, j'irai le découvrir.

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  5. Chère Agnès je viens de découvrir votre blog et ce premier article qui tombe sous le sens pour moi, depuis que j ai commencé à pratiquer, d abord soumise,puis domina, je ne me suis jamais risqué avant d observer de flageller ailleurs que sur le cuir du fessier.
    Mon Maitre non plus, il me marque maintenant car je suis maso, mais ne s aventure pas ailleurs que sur mes fesses et haut des cuisses, mes seins sont trop sensibles, et le dos il ne sait pas. Cela nous va très bien.

    J ai aussi eu des témoignages de soumises, affligeants leurs témoignages.... j ai aussi observé des choses surtout niveau hygiène qui m ont laissé perplexe.

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    1. Bonsoir Lu Na,

      merci pour votre commentaire.

      Je trouve très sensé de votre part et de votre Maître de ne pas vous aventurer dans les zones pour lesquelles vous ne savez pas...
      Ce que vous avez pu entendre par des témoignages ou voir, ne me surprend malheureusement pas: ignorance, orgueil de ceux qui ne savent pas demander conseil ou pire irresponsabilité sont trop souvent observables.

      Je me souviens encore très bien que, alors que je préparais cet article, j’avais demandé des informations sur un groupe d’échange FB, quelqu’un m’a répondu « ah bon, il y a des zones à éviter ? »… cela fait froid dans le dos.

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